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Chrétiens d'Orient: l'Assemblée vote à son tour sur le "génocide" des Assyro-Chaldéens


Lundi 29 avril 2024 à 03h50

Paris, 29 avr 2024 (AFP) — L'Assemblée nationale doit se prononcer lundi sur un texte appelant le gouvernement à reconnaître comme un génocide les "massacres" infligés en 1915-1918 par les autorités ottomanes aux Assyro-Chaldéens, une communauté chrétienne originaire de Mésopotamie.

La "proposition de résolution", portée par le président du groupe macroniste Renaissance Sylvain Maillard, répond à une demande récurrente de cette communauté en faveur d'une reconnaissance comme celle du génocide arménien.

Co-signée par des députés d'opposition, principalement issus des rangs des Républicains (LR), elle fait écho à un texte similaire, largement adopté en février 2023 par le Sénat.

Un vote dans le même sens à l'Assemblée nationale lundi n'aurait pas de valeur contraignante pour l'exécutif. Ce dernier, bien que réticent face à cette initiative parlementaire, ne devrait pas appeler à voter contre, selon une source gouvernementale.

Si le génocide arménien "est reconnu par de nombreux pays et organisations internationales, considéré comme l'un des quatre génocides officiellement acceptés par l'ONU, et est commémoré chaque 24 avril par la France, le massacre des Assyriens souffre d'un manque de reconnaissance en tant que génocide", pose l'exposé des motifs de la résolution.

Or "entre 1915 et 1918, la population assyrienne du nord de la Mésopotamie (régions du sud?est de l'actuelle Turquie et région du nord?ouest de l'Iran) a été massacrée et déplacée de force par les troupes ottomanes et kurdes", est-il écrit dans le texte qui évoque aussi sa "conversion forcée àl'islam" organisée par "le régime ottoman".

La résolution "invite" donc le gouvernement "à reconnaître officiellement comme ayant un caractère génocidaire, l'extermination de masse, la déportation et la suppression de l'héritage culturel de plus de 250.000 Assyro?Chaldéens" et à "condamner" ce "génocide".

"L'héritage chrétien qui est le nôtre mérite d'être défendu", estime la députée LR Anne-Laure Blin, co-signataire de la résolution et qui avait elle-même déposé un texte similaire il y a plus d'un an. Co-signé par des députés de son groupe, de la majorité présidentielle et du Rassemblement national (RN), il n'avait jamais été mis à l'ordre du jour.

Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.