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Turquie: rafle anti-Kurdes, domicile d'une députée fouillé


Vendredi 13 janvier 2012 à 09h55

ANKARA, 13 jan 2012 (AFP) — La police turque entrepris vendredi une nouvelle opération dans le pays contre les milieux soupçonnés de collusion avec les rebelles kurdes, arrêtant plus d'une vingtaine de personnes, ont rapporté les médias.

Selon la chaîne d'information NTV, le bureau à Ankara de Leyla Zana, une députée kurde figure emblématique de la cause kurde au Parlement turc, a également été investi par des policiers qui ont procédé à une fouille.

Cette nouvelle rafle vise notamment la principale formation pro-kurde du pays, le Parti pour la paix et la démocratie (BDP), représenté au Parlement, selon les chaînes de télévision.

Des fouilles ont également été effectuées dans des complexes appartenant à ce parti à Diyarbakir, principale ville du sud-est anatolien, peuplé majoritairement de Kurdes.

L'opération policière s'inscrit dans le cadre d'une offensive judiciaire visant à sévir contre le KCK (Union des communautés kurdes).

Le KCK, une organisation clandestine, est soupçonnée dêtre la branche politique du mouvement armé PKK (Parti des travailleurs du Kurdistan), en lutte depuis 1984 contre le pouvoir central.

Les autorités accusent le KCK de vouloir remplacer les institutions officielles dans l'est et le sud-est anatoliens et de favoriser une insurrection dans ces régions.

Depuis 2009, 700 personnes, selon le gouvernement, et 3.500 dont des députés, des intellectuels et des maires, selon les milieux kurdes, ont été incarcérées pour collusion avec le KCK.

Leyla Zana, avait récemment demandé l'organisation d'un référendum en Turquie sur l'avenir du peuple kurde dans un entretien à un site internet kurde.

"Au début, nous demandions l'autonomie. Aujourd'hui, les Kurdes pensent que cela ne suffit plus", a-t-elle affirmé.

La Turquie, opposée à toute visée indépendantiste des Kurdes, a mis en oeuvre ces dix dernières années des réformes démocratiques en faveur de cette communauté, dont la population est estimée à 12 millions sur les 73 millions d'habitants.

Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.