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Turquie: arrestation de 17 suspects d'extrême gauche


Samedi 3 octobre 2009 à 15h04

ISTANBUL, 3 oct 2009 (AFP) — Dix sept suspects liés à une organisation d'extrême gauche qui préparait des assassinats et attentats pour obliger le gouvernement turc à renoncer à ses projets de réformes en faveur de la minorité kurde ont été arrêtés, a annoncé samedi l'agence Anatolie.

Les suspects, membres ou sympathisants d'un groupuscule connu sous le nom de Commandement révolutionnaire, ont été arrêtés cette semaine dans cinq provinces, et notamment à Istanbul et Ankara, selon la police citée par l'agence.

Des documents saisis ont révélé que les suspects préparaient des "attentats spectaculaires" comme des détournements d'avions ou des assassinats de personnalités politiques et d'entrepreneurs, selon un communiqué de la police.

Les membres du groupe avaient également prévu d'incendier les entrepôts et camions de livraison d'un groupe de presse, ainsi que des voitures de luxe et des yachts à Istanbul et à Izmir, sur les rives de la mer Egée.

L'objectif de ces attaques consistait à saboter les projets de réformes du gouvernement en faveur de la minorité kurde, a ajouté la police.

Le gouvernement a décidé de prendre des mesures pour améliorer les droits de la minorité kurde afin de tenter de venir à bout de 25 ans d'insurrection séparatiste dans le sud-est du pays.

Ces réformes visent à éroder le soutien dont bénéficie, au sein d'une partie de la population kurde du sud-est du pays, le Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), en lutte armée depuis 1984.

Le Commandement révolutionnaire, qui affirme avoir pour objectif de mettre en place un régime socialiste en Turquie par la lutte armée et un soulèvement ouvrier, aurait des liens avec le PKK.

Le Commandement révolutionnaire avait revendiqué en août 2008 une attaque au mortier qui avait fait trois blessés à Istanbul. Le groupe avait affirmé avoir pris pour cible des casernes situées dans le quartier.

En décembre 2008, le Commandement révolutionnaire avait revendiqué un attentat à la bombe contre le siège stambouliote du Parti de la justice et du développement (AKP) au pouvoir, qui avait fait un mort et neuf blessés.

En avril, un membre de l'organisation, un policier et un civil ont été tués dans une fusillade à Istanbul ayant éclaté au moment où la police faisait irruption au domicile du suspect.

Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.