Vendredi 23 octobre 2009 à 12h55
ANKARA, 23 oct 2009 (AFP) — Les plans du gouvernement turc en faveur d'une amélioration des droits de la minorité kurde risquent d'être bloqués si les rebelles kurdes ne s'engagent pas fermement sur la voie de la reddition, a affirmé le Premier ministre Recep Tayyip Erdogan, cité vendredi par la presse.
L'avertissement intervient alors que le gouvernement est vivement critiqué pour son attitude jugée laxiste à l'égard d'un groupe de rebelles, rentrés lundi de bases irakiennes du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), en geste de soutien au plan de réformes pro-kurdes.
Laissés en liberté après une série d'interrogatoires, les huit rebelles, accompagnés de 26 "civils" venant d'un camp de réfugiés kurdes de Turquie en Irak, ont été accueillis dans la liesse par des dizaines de milliers de Kurdes scandant des slogans pro-PKK, organisation considérée comme terroriste par Ankara.
Dans des commentaires publiés par plusieurs journaux, M. Erdogan a prévenu que le malaise créé par cet accueil pourrait mettre à mal les projets de réforme que le gouvernement s'apprête à présenter au Parlement pour améliorer les droits des Kurdes et faciliter une résolution du conflit qui a fait 45.000 morts depuis 1984.
"Cela pourrait affecter négativement le processus (...) Ce n'est pas ce que nous voulons, mais cela pourrait nous ramener à la case départ, a-t-il déclaré, soulignant que le processus ne pourrait continuer dans de bonnes conditions que si les rebelles déposaient les armes et se rendaient.
"Nous attendons qu'elles (les redditions) continuent. Si ce n'est pas le cas, il n'y a rien que nous puissions faire", a-t-il affirmé.
Le PKK, qui ne parle pas de "reddition" mais de "groupes de paix" dépêchés en gage de bonne volonté, a annoncé l'arrivée prochaine d'un nouveau groupe, en provenance d'Europe.
Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.